Augier Laurence
Archéologie celtique

, par Marc-Antoine Rey

Archéologue, céramologue, attachée de conservation.
Responsable du Service d’archéologie préventive de Bourges Plus

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BIBLIOGRAPHIE AOROC


Thèse soutenue sous la direction d’Olivier Buchsenschutz

Intitulé de thèse :
Étude des productions céramiques de l’âge du Fer dans le Berry, du Hallstatt C à La Tène B2 / C1. Des Hommes et des pots.

Argumentaire de la thèse :

Cette étude porte sur l’analyse des assemblages céramiques en Berry entre le Hallstatt C et La Tène B2/C1. Les données traitées reposent principalement sur l’analyse d’ensembles inédits provenant majoritairement de fouilles préventives en contexte d’habitat. Le corpus est constitué de 54272 fragments de céramiques représentant un minimum de 6206 récipients, dont la majorité ont été découverts sur le site de Bourges (Cher). L’objectif de notre approche consiste à établir une typologie régionale afin de mieux cerner la chronologie des occupations à la transition entre le premier et le second âge du Fer, ainsi que de définir les contextes de production et leur évolution. Nos propos sont organisés autour de cinq parties permettant de suivre notre démarche.Retour ligne automatique
La première étape a consisté à acquérir les données des trente-deux gisements retenus en normalisant l’enregistrement des contextes de découverte, des comptages, des dessins et des identifications typologiques. Les observations sur le mobilier ont conduit à définir sept groupes techniques et la mise en place de deux protocoles d’expérimentation nous a permis de mieux cerner les techniques potières liées à l’utilisation d’un dispositif rotatif et à créer un référentiel des empreintes estampées à l’aide de tiges métalliques. La morphologie des récipients a également été prise en compte pour l’établissement de notre typologie séparant les segments hauts des segments bas des récipients et en traitant à part les couvercles, les passoires et les entonnoirs. La sériation de ces données quantifiées a mis en évidence six étapes marquant l’évolution des productions céramiques en Berry qui sont soumises selon les périodes à des influences culturelles d’horizons variés et dont les modes de production subissent des transformations majeures dès l’apparition du tour dans les ateliers de potier. Retour ligne automatique
tent d’affiner la datation des entités archéologiques.

THÈMES DE RECHERCHE

  • Analyse des productions céramiques du Berry durant l’âge du Fer : détermination du faciès culturel (établissement d’une typologie régionale) et identification des modes de production (matériaux, techniques potières, contexte social et économique).
  • Le site de Bourges à l’âge du Fer : reconnaissance du complexe princier de Bourges entre le VIe s. av. n. ère et la fin du Ve s. av. n. ère et modélisation de la topographie du site durant l’âge du Fer.

TRAVAUX EN COURS

  • Prise en charge d’opérations de diagnostic et de fouille sur le territoire de la communauté d’agglomération de Bourges Plus.
  • Caractérisation des argiles locales exploitées à Bourges durant l’âge du Fer.
  • Analyse des modes de productions potières en région centre (introduction du tour, apparition des premières officines et leur développement).
  • Analyse de la topographie historique du site de Bourges durant les âges du Fer et évaluation du potentiel archéologique en milieu urbain.

Projet de recherche scientifique :
Service d’archéologie préventiveRetour ligne automatique
Bourges Plus

1. Axes de recherche et spécialités qui structurent le serviceRetour ligne automatique
La connaissance du territoire constitue au sens large le sujet de recherche du service d’archéologie préventive de Bourges Plus. Ce thème permet de faire le lien avec les missions confiées à la Direction Développement Territorial (DT) en termes d’aménagement du territoire (habitat, réseaux, développement économique etc.). Ainsi, notre travail alimente celui des urbanistes.Retour ligne manuel
Après avoir travaillé durant des années sur le milieu urbain et le réseau hiérarchisé des établissements agricoles, nos découvertes au sein du territoire de la communauté d’agglomération nous permettent d’élargir notre champ d’investigation afin d’aborder de nouvelles thématiques comme la fondation des agglomérations secondaires, la naissance des villages et l’interconnexion de ces entités via des axes de communication et de diffusion.Retour ligne automatique

1.1 Spécialités des responsables d’opération Retour ligne automatique
Les agents permanents du service ont acquis des compétences particulières dans les domaines de l’anthropologie, de la céramologie, de l’archéozoologie, de la géoarchéologie et de l’archéologie urbaine. Ces compétences lui permettent de développer des travaux de recherche sur des sujets variés tels que :

  • la fabrique urbaine (ville, village et réseau rural),
  • les pratiques cultuelles et funéraires,
  • les réseaux de production et de commerce,
  • l’interaction homme-milieu,

1.2 Bourges et son territoire Retour ligne automatique
Par sa nature d’opérateur privilégié sur le territoire de la ville, depuis sa création au milieu des années 1980, le service archéologique de Bourges a mené de nombreuses études urbaines, réalisées soit à l’échelle de la ville, soit sur un quartier particulier, soit sur une période spécifique. Depuis son transfert à la Communauté d’agglomération en 2007, ses compétences ont été étendues aux contextes ruraux dans la proche campagne de Bourges. Même si la nature de l’archéologie préventive ne permet pas d’appréhender la diachronie ou toute l’étendue d’un gisement, les opérations et les publications réalisées entre 2012 et 2016 ont été menées de sorte à intégrer l’histoire de la formation de la ville et de son réseau périphérique, des origines à l’époque pré-industrielle.Retour ligne automatique

2. Contribution de L. Augier au projet de recherche du serviceRetour ligne automatique
2.1 Topographie historique et modélisation du paysage initial Retour ligne automatique
Initiée en 2012 par Laurence Augier, avec la collaboration de Xavier Rolland, cette modélisation du toit calcaire de l’éperon a été réalisée sur le centre historique de Bourges, à partir d’une centaine de points documentés, soit par une opération archéologique (diagnostic et fouille), soit par des séries de sondages géotechniques provenant de projets d’aménagements divers.Retour ligne automatique
Ce premier essai a permis, d’une part, de restituer le toit initial du substrat et les tracés de possibles thalwegs, sur les versants sud-ouest et sud-est du plateau de Bourges (Fig. 1).

Fig. 1 : Plateau de Bourges

 

 

D’autre part, il a été possible de mettre en évidence les modifications d’ampleur qui ont affecté les pentes, particulièrement à l’époque moderne. La restitution de trois profils traversant le cœur de la zone d’étude a contribué à évaluer le potentiel archéologique (puissance stratigraphique et destructions). Ce travail constitue une première représentation du « modelé naturel hérité » du site berruyer, qui doit être affinée et complétée, surtout en ce qui concerne le versant oriental, pour lequel les données sont encore lacunaires.Retour ligne automatique
Une série de diagnostics réalisés en centre-ville depuis 2013 a permis de compléter la carte du toit du substrat, grâce à l’application du PANDA©, permettant de traverser de grandes épaisseurs de stratification urbaine là où les engins mécaniques ne peuvent intervenir ou en complément des sondages destructifs archéologiques.Retour ligne automatique
L’ensemble de ces données intègre depuis l’été 2016 la base de données « BDS Bourges », dont la vocation est de collecter l’ensemble des données stratigraphiques et sédimentaires de Bourges et son environnement proche. L’objectif, dans les années à venir, est de procéder au récolement exhaustif de ces données à partir des différentes sources à disposition (rapports de diagnostic ou fouille archéologique, rapports d’études géotechniques préalables aux aménagements, notes de carottages ou de sondages du BRGM …) pour obtenir un nuage de points suffisant à la modélisation du toit calcaire et des niveaux par période.Retour ligne automatique

2.2 Les contextes archéologiques en milieu urbain et rural Retour ligne automatique
2.2.1 Des zones artisanales et agricoles connectées au milieu urbain Retour ligne automatique
Les quartiers artisanaux au contact du complexe princier :Retour ligne automatique
Les données récemment acquises concernant le début des âges des métaux sont assez ténues et concernent principalement la mise au jour de traces d’activités artisanales localisées d’une part au 12, rue Béthune Charost (découverte de déchets de fabrication de bracelets en lignite) et d’autre part dans le quartier de Lahitolle (mise au jour d’une fosse atelier). Ces nouvelles occurrences confirment la présence d’artisans à proximité de la résidence princière de la fin du VIe s. et du Ve s. av. J.-C. Mais l’organisation de cette frange artisanale reste encore inconnue. Ces ateliers forment-ils des grappes le long des voies de communication ? Sont-ils protégés par une enceinte ? Sont-ils régis par les corporations d’artisans ou par les élites princières ? Autant de questions auxquelles il nous est pour le moment impossible de répondre. Retour ligne automatique
Lors d’un travail mené sur la topographie du paysage initial de Bourges, un thalweg a été identifié au sommet du promontoire. Il serait intéressant de savoir si cette dépression constituait une démarcation naturelle entre « l’acropole » et ses franges artisanales ?Retour ligne automatique
Les occupations à la fin de l’âge du Fer :Retour ligne automatique
Hors les murs de l’oppidum de la fin du IIIe s. av. J.-C. et du début du IIe s. av. J.-C, la mise au jour dans le comblement d’une fosse d’un lot de 844 fragments de plaques à alvéoles a confirmé la présence d’ateliers d’orfèvres sous l’emprise de l’ancienne Maison de la Culture de Bourges. En mettant en perspective les résultats de cette opération avec les découvertes réalisées dans les années 90 au 3, rue Séraucourt (déchets de fabrication d’objets en bronze et en verre), la présence d’une frange artisanale se confirme au pied de l’agglomération laténienne. Néanmoins, les limites de cette zone restent encore à définir. La question est de savoir si ce secteur est aussi vaste que le quartier artisanal de Levroux et depuis quand ces faubourgs sont occupés ? Précèdent-ils l’édification de l’oppidum ou sont-ils postérieurs ? Retour ligne automatique
Comme pour l’époque précédente, un thalweg appartenant au bassin alluvial de l’Auron a été identifié au nord de la Place Séraucourt. Ainsi, nous pouvons imaginer que l’extrémité du plateau calcaire sur laquelle la ville gauloise devait se développer formait un étranglement à quelques mètres de la zone artisanale. Cette déclivité marquerait-elle une limite septentrionale ? Retour ligne automatique

2.2.2 La ville et son réseau : l’organisation des campagnes et la formation et le devenir des pôles artisanaux durant l’âge du FerRetour ligne automatiqueLa zone artisanale de Port-Sec Sud et du Domaine de VouzayRetour ligne automatique
Les résultats des recherches menées à Port-Sec Sud ont été publiés en 2012 et plus récemment en 2016 (thèse d’A. Filippini), dans la collection Bituriga, et s’inscrivent dans le programme développé sur le site de Bourges à l’âge du Fer. Il s’agit d’un quartier artisanal occupé au Ve siècle av. J.-C. Ayant livré les vestiges d’activités artisanales sous la forme de structures, de mobilier et de déchets sur une large zone mesurant 4 km de long en périphérie du complexe princier de Bourges. L’identification des activités repose sur l’analyse du mobilier et des déchets de production découverts dans le remblai détritique qui comble les fosses après leur désaffection. Les indices matériels recueillis témoignent d’une activité potière, du travail des matières dures animales, du lignite, de la métallurgie du fer et des alliages cuivreux. La répartition des vestiges ne permet pas d’identifier des « quartiers » spécialisés. Au contraire, les artisans semblent avoir travaillé en symbiose : les potiers utilisant les déchets du travail du métal comme poinçon pour orner leurs vases et les métallurgistes employant les cornes de bovidés comme fondant dans leurs alliages. La découverte d’importations, comme des fragments d’amphores massaliètes et de la vaisselle à boire attique et du midi de la France, témoigne également de la pratique d’un commerce à longue distance dont les artisans semblent profiter des retombées. Reste à savoir si ces dernières étaient directes ou indirectes ? Autrement-dit, participaient-ils directement aux transactions commerciales ou est ce les élites de la « résidence princière » qui monopolisaient les transactions tout en se chargeant par ailleurs du partage des fruits du commerce ?Retour ligne automatique
La mise au jour de fosses ateliers lors de la fouille de la villa des Boubards par l’équipe d’archéodunum en 2009 au nord-est de Port Sec sud et la découverte récente d’un atelier à l’ouest de Bourges lors de la fouille du Domaine de Vouzay complètent les données concernant cette période dans ces deux secteurs périphériques, l’un situé à l’ouest et l’autre à l’est, le long de la vallée de l’Yèvre. Comment s’articulent ces larges espaces à vocation artisanale avec la résidence princière ? Tous ces aménagements sont-ils contemporains de la résidence princière ? Existe-t’il un statut particulier pour les ateliers composant la proche couronne de la résidence princière de ceux plus éloignés implantés sur des plateaux calcaires séparés de nombreux ruisseaux formant une confluence marécageuse ? L’affinage de la datation de l’occupation de la résidence princière reste une question clef pour tenter de dresser des hypothèses concernant l’émergence, l’organisation et la gouvernance de ces espaces.Retour ligne automatique
En périphérie de Bourges dans le courant du IVe s. av. J.-C., les zones artisanales tendent à laisser place à des fermes entourées d’aires d’ensilage ayant pour certaines servi de réceptacle à des dépouilles humaines ou animales. La poursuite de l’exploitation de découvertes issues du site de Port Sec sud et notamment d’un silo comprenant les restes d’au moins seize corps humains, associés à ceux d’un chien et de pièces de viande, continuent à être étudiés et ont permis de démontrer que les modalités d’exploitation sur la longue durée de cette fosse y ont occasionné l’émergence d’un écosystème complexe, matérialisé par la présence de très nombreux restes de microfaune. Cette découverte apporte un éclairage nouveau sur la pratique de l’inhumation en structures d’ensilage réaffectées. Les données stratigraphiques et taphonomiques révèlent ici une organisation sur une longue durée, entièrement consacrée à l’accumulation successive de corps humains. Si ces derniers sont également accompagnés d’autres types de dépôts, la gestion mise en œuvre dans cette fosse ne peut être rattachée aux pratiques funéraires reconnues pour cette période ; elle témoigne d’un rapport singulier aux cadavres et à la structure qui les accueille.Retour ligne automatique
Les premiers travaux ont porté sur une analyse globale du contenant et des contenus. Les données stratigraphiques et biologiques ont été mises à contribution puis publiées. En revanche, les données taphonomiques n’ont été que partiellement exploitées. Les prochaines recherches doivent porter sur les manipulations de cadavres constatées dès la fouille. Ainsi, en cumulant l’exploitation d’un SIG et les méthodes archéo-anthropologiques d’appariement, les ossements disloqués ou partiellement en connexion doivent être réattribués à leurs corps d’origine afin de reconstituer la chronologie et l’amplitude des translations. Les résultats peuvent être obtenus et publiés dans un délai de 2 à 3 ans.Retour ligne automatique
Les établissements agricoles dans la longue duréeRetour ligne automatique
Bourges se singularise aussi par le grand nombre de villae documentées par prospections aériennes dans sa proche campagne. Les travaux universitaires récents ont démontré que ces sites constituent un maillage dense formant un réseau complémentaire et hiérarchisé. Les prospections pédestres anciennes et les fouilles récentes inscrivent cette question dans la problématique de la formation et la transformation de l’habitat rural sur le temps long.Retour ligne automatique
Nombreuses sont les fouilles qui ont très récemment porté sur tout ou partie de ces villae : villa des Coupances (pars urbana, 2010), villa des Boubards (pars rustica, 2013/2014), villa du domaine de Vouzay (pars rustica, 2013), villa de l’Angoulaire (partes urbana, rustica et agraria, 2015/2016). Elles viennent s’ajouter aux fouilles anciennes (Lazenay, Noir-à-Beurat…) : toutes montrent une évolution contrastée, sans dogme établi : on connaît ainsi des cas de villae qui ne font pas suite à un enclos de La Tène finale, des cas d’enclos de La Tène finale qui sont abandonnés, des cas de villae qui périclitent au IVe s., des cas de villae qui perdurent au Bas-Empire de manière fastueuse alors que la majorité disparaît sous cette forme domaniale pour renaître sous celle d’habitat groupé ; on connaît des cas de renaissance d’occupation durant l’époque mérovingienne après un silence durant le Bas Empire, de création ex-nihilo d’habitat du haut Moyen Âge, sans héritage antique (« Le Pressoir », Saint-Doulchard)… en somme, et on le voit par la multiplication des opérations de fouille préventive ces dernières décennies, l’habitat rural de la proche campagne de Bourges est protéiforme. Chaque période propose certes un modèle d’exploitation du monde rural particulier, mais à chaque fois, ce dernier se décline en différentes entités hiérarchisées, intégrant le réseau vital de la ville. Retour ligne automatique
C’est certainement dans cette voie que devront à moyen terme se poser les questions sur l’occupation rurale péri-urbaine du chef-lieu biturige : il ne s’agit plus de recenser les points d’occupation dans la proche campagne de Bourges, de caractériser une densité de sites (forcément sujette à des effets de source), mais de comprendre l’interaction entre chaque élément, leur complémentarité ou leur caractère concurrentiel, en somme de comprendre la hiérarchie des établissements dans le réseau de la capitale biturige. Il s’agit également, en affinant nos périodisations stratigraphiques, de comprendre les rythmes et de saisir les points de rupture qui traduisent des mutations dans l’économie agraire. Il s’agit évidemment de comprendre le rôle et le poids des élites dans cette structuration du monde rural. Il s’agit enfin de saisir les différents phénomènes qui aboutissent aux villages médiévaux et actuels ou qui, comme pour les Boubards ou l’Angoulaire, s’essouflent et disparaissent au profit d’un pôle plus fédérateur.Retour ligne automatique

2.2.3 Flux, échanges et territoires économiquesRetour ligne automatique
Approvisionnement au travers des céramiques consommées et des denrées importéesRetour ligne automatique
La soutenance d’une thèse par L. Augier en 2012 a permis de dresser une typologie des assemblages céramiques de Bourges, mais plus largement du Berry pour une période s’étendant du VIIe s. au IVe s. av. J.-C. Ce référenciel des céramiques protohistoriques est complété au fil des opérations d’archéologie préventive en intégrant des corpus dont la chronologie s’étend du Bronze final à La Tène finale. Retour ligne automatique
Les travaux de recherche de L. Augier ont également permis d’identifier les modes de production potières à la charnière entre premier et le second âge du Fer, période durant laquelle nous notons l’apparition d’une véritable caste d’artisans, dont les ateliers sont installés dès la fin du VIe s. av. J.-C. à proximité de la résidence princière de Bourges, puis des officines se développent dans des contextes ruraux au cœur de fermes, comme par exemple celle des Grandes Varennes mises au jour sur la commune de La Chapelle-Saint-Ursin à 9 km à l’ouest de Bourges, mais également à Liniez dans l’Indre. Ce changement de lieu de production s’accompagne par ailleurs de l’apparition des premières productions façonnées au tour. L’utilisation de ce nouvel outil peut être considéré comme une véritable révolution entraînant un changement de morphologie des récipients. Les profils carénés sont désormais abandonnés au profit des profils sinueux ou globuleux. Le travail semble également s’effectuer à la chaîne et de manière stéréotypée par des spécialistes. Ces résultats ayant été largement diffusés, un groupe de travail a été monté 2009 pour aborder les modes de diffusion des techniques de façonnage au tour à l’échelle européenne. Les résultats de cette étude synthétique ont été présentés lors du colloque de l’AFEAF tenu à Bordeaux en 2011 et publié en 2012. Il a ainsi été possible de démontrer que les résidences princières ont joué un rôle moteur dans l’introduction du tour dans les officines de potiers et que la technique a été rapidement diffusée dans les territoires contrôlés par ces places fortes. Néanmoins, dans chaque cas les productions sont diffusées et consommées localement et n’ont que peu souvent fait l’objet d’exportation.Retour ligne automatique
Enfin, la mise en place d’un référentiel des pâtes argileuses a permis de caractériser les productions locales hallstatiennes et du début de l’époque laténienne. Cette approche repose sur l’élaboration et l’analyse optique de lames minces. Les échantillons concernent des productions telles que les céramiques peintes du Hallstatt et du début de La Tène, les céramiques façonnées au tour du Ve s. av. J.C., mais aussi les bouteilles ornées de motifs lissés et les dolia à pâte calcaire du IIIe s. av. J.-C. Disposant à ce jour de 115 lames minces, l’échantillonnage devra être poursuivi pour consolider nos hypothèses.Retour ligne automatique
Confrontation des mobiliers dans une compréhension élargie de l’approvisionnement entre ville et campagneRetour ligne automatique
Le travail de comparaison entre consommation céramique et carnée sur le territoire de Bourges-Avaricum devra être poursuivi dans les prochaines années, en s’appuyant sur de nouveaux ensembles en milieu rural (villae des Boubards, de L’Angoulaire ou de Vouzay) ou sur la reprise de lots anciens en milieu rural (villa de Lazenay) ou urbain. Cette approche des pratiques alimentaires (à laquelle on adjoindra l’apport des analyses carpologiques) se place dans la continuité des recherches menées par M. Salin et inclut les analyses mobilières issues de fouilles récentes : le cas échéant et selon les corpus à disposition, elle pourra être étendue à d’autres périodes chronologiques.Retour ligne automatique

3. Développement de référentiels et d’outilsRetour ligne automatique
Le SIAB (MF/XR)Retour ligne automatique
Le SIAB, Système d’Information Archéologique de Bourges, est un outil de recherche et d’évaluation urbaine, développé depuis 2013 par le Service archéologique de Bourges Plus sur son territoire de compétence. Il s’inscrit dans la problématique de carte archéologique urbaine et péri-urbaine, initiée par la collection des Documents d’Evaluation du Potentiel Archéologique des Villes de France (DEPAVF) édités par la Sous-direction de l’archéologie depuis 1990. Depuis la parution d’un ouvrage sur Bourges dans cette collection (DEPAVF n°14), et d’autres publications à visée documentaire (Carte Archéologique de la Gaule) ou cartographique (PCR Berry antique), aucun document de synthèse n’a été réalisé pour le territoire de la ville, depuis ses origines jusqu’à la période industrielle.Retour ligne automatique
Le service a donc la volonté de réaliser une mise à jour permanente du jeu de données archéologiques au fur et à mesure des opérations, dans la mesure où il est le principal opérateur d’archéologie préventive sur le territoire de l’agglomération de Bourges. L’utilisation d’outils numériques permet d’actualiser au fil de l’eau les informations topo-historiques et de transmettre des données compatibles avec le système documentaire du SRA pour alimenter la carte archéologique du département (Patriarche). Pour ce faire, le SIAB repose sur le principe de couplage d’un système d’inventaire relationnel (SGBD, développé sur FileMakerPro) et d’un système de géoréférencement des entités à caractère spatial (SIG, développé sur ArcGIS). Les entités spatiales, saisies sur SIG, sont donc liées à des fichiers descriptifs (tables attributaires), saisis sur SGBD.Retour ligne automatique
Le SIAB présente deux grands objectifs :

  • établir un état des connaissances topo-historiques à l’échelle de la ville et de sa proche campagne ;
  • établir une synthèse des informations quantitatives du sous-sol et des vestiges (toit du substrat, épaisseur de sol urbain, degré de destruction …).

Un référentiel d’études des productions potières des âges du Fer en BerryRetour ligne automatique
Depuis 1998, le service dispose d’un tessonnier des pâtes céramiques protohistoriques constitué d’échantillons prélevés au gré des études sur du mobilier local ou importé. Dans un premier temps cette collection a permis d’identifier les éléments non plastiques visibles à l’œil nu ou à la loupe binoculaire et de sérier les groupes techniques. Dans un second temps, ce référentiel a été complété par l’élaboration de 115 lames minces qui ont fait l’objet d’observations au microscope pétrographique. En parallèle, la réalisation d’une thèse soutenue en 2012 sur les céramiques de la fin du VIes et du Ve s av. J.-C. a permis de dresser une typologie régionale des assemblages céramiques de la résidence princière de Bourges, mais également d’habitats plus modestes implantés en Berry.

PARCOURS

  • 2012 : Doctorat sous la direction d’O. Buchsenschutz, Université de Paris I (Panthéon-Sorbonne). Titre du mémoire : Étude des productions céramiques de l’âge du Fer dans le Berry, du Hallstatt C à La Tène B2 / C1. Des Hommes et des pots. Mention : très honorable.
  • 1998 : D.E.A. sous la direction d’O. Buchsenschutz, Université de Paris I (Panthéon-Sorbonne). Titre du mémoire : La céramique peinte et finie au tour de Bourges-Avaricum et de ses environs, du dernier quart du VIe au début du IVe siècle avant J.-C. Mention : très bien.
  • 1997 : Maîtrise sous la direction d’O. Buchsenschutz, Université de Paris I (Panthéon-Sorbonne). Titre du mémoire : Les âges du Fer dans la banlieue sud de Bourges. Mention : bien.
  • 1996 : D.E.U.G. en histoire de l’art et archéologie, Université de Paris I (Panthéon-Sorbonne).
  • 1991-1993 : Études à l’école du Louvre. Niveau d’étude : histoire de l’art (2e année) ; cours organique en archéologie de la Gaule (3e année).Retour ligne automatique

clef pour tenter de dresser des hypothèses concernant l’émergence, l’organisation et la gouvernance de ces espaces.