Une Odyssée gauloise
Musées de Lattes & de Bibracte
27 avril 2013 - 7 sept 2014

, par Jean-Michel Colas

  • Au musée Henri Prades sur le site archéologique de Lattara (Lattes, Hérault). Exposition du 27 avril 2013 au 12 janvier 2014.
  • Au Musée de Bibracte. Exposition du 15 mars au 7 septembre 2014
  • Commissaires : Stéphane Verger, Lionel Pernet et Laïla Ayache

Exposition “Une odyssée gauloise”

Parures de femmes à l’origine des premiers échanges entre la Grèce et la Gaule
 

Vers 650-600 avant notre ère, Gaulois et Grecs se rencontrent pour la première fois, sur les côtes du Languedoc. Au cœur de leurs échanges, les bijoux en bronze de femmes d’exception traversent la Gaule puis la Méditerranée : en Sicile, ils se parent de la magie qu’inspirent les limites du monde connu…

L’exposition « Une odyssée gauloise » est le résultat des recherches menées par Stéphane Verger, directeur d’études à l’École Pratique des Hautes Études, directeur de l’UMR 8546 « Archéologie et philologie d’Orient et d’Occident » et le fruit d’une coproduction du musée de Bibracte et du Site archéologique Lattara – Musée Henri Prades.

L’exposition invite à suivre les traces de parures gauloises en bronze – bracelets, anneaux de cheville, pendeloques, torques et fibules – ayant appartenu à des femmes qui, au premier âge du Fer, occupaient une place éminente dans leur communauté. À la fin du VIIe et au début du VIe siècle avant notre ère, ces parures accompagnent les défuntes dans la tombe, ou sont enfouies dans des fosses en Bourgogne, en Franche- Comté, en Auvergne, en Poitou… Nombre de ces parures circulent aussi, entières ou fragmentaires, et atteignent les communautés languedociennes, puis le sable des sanctuaires grecs archaïques de Sicile.

En rassemblant plus de 700 bijoux et fragments issus des collections de musées et dépôts archéologiques de l’est, du centre et du sud de la France, de Sicile et de Suisse, l’exposition retrace l’itinéraire fascinant de ces objets, leur Odyssée…

Au fil de l’exposition, les parures esquissent le portrait anonyme de femmes exceptionnelles, mais aussi de travailleurs du métal passés maîtres en matière d’exploitation minière, de recyclage et de production, et de navigateurs en quête de nouveaux horizons. Elles dessinent un réseau complexe d’échanges terrestres et maritimes, dans lequel circulaient des hommes, du métal, des bijoux mais aussi des rituels d’hospitalité, des pratiques religieuses et des conceptions du monde… Elles racontent enfin l’ancienneté des premiers contacts entre Grecs et communautés celtes, avant même la fondation de Massalia (Marseille) par les Grecs de Phocée.
 

 Parures de femmes gauloises, de la Bourgogne à la Sicile grecque

 

Parure de femmes
Parure de femmes

Avant que les Grecs ne s’installent dans le sud de la Gaule, à partir de la fondation de Marseille par les Phocéens en 600 avant J.-C., le nord-ouest de la Méditerranée était pour eux un terrain d’aventure et d’exploration. Ils y cherchaient des produits rares, comme l’étain, le cuivre, mais aussi l’ambre, qu’ils pensaient créée par les derniers rayons du soleil solidifiés dans l’Océan. Ils croyaient aussi y trouver les peuples des confins septentrionaux du monde, comme les bienheureux Hyperboréens, et la descendance du Soleil – les Héliades qui, disait-on, pleuraient leur frère Phaéton sur les rives d’un fleuve mythique de ces contrées, l’Eridanos.
Cette géographie mythique des confins du monde vers le Couchant d’été a laissé quelques traces dans la littérature grecque archaïque. Elle peut aussi être reconstituée grâce à l’étude d’une série très particulière de vestiges archéologiques distribués largement entre le Centre de la France, le Languedoc, la Sicile, la Grèce et les rives de la Mer Noire. Ces ensembles exceptionnels nous donnent des indications sur les parcours maritimes suivis par les pionniers, mais aussi sur le contexte économique et les conceptions religieuses et mythiques dans lesquelles ces explorations prenaient place.

affiche une Odyssée Gauloise
affiche une Odyssée Gauloise

Du Languedoc à la Sicile, l’exposition suit le parcours fabuleux de ces objets, la plupart du temps des parures féminines en bronze. Le dispositif de l’exposition, avec plus de 400 objets, permet de retracer ces parcours complexes d’un bout à l’autre du monde connu des Grecs, du cœur de l’Europe celtique jusqu’au Caucase. Les vestiges qui nous permettent de reconstituer cette histoire oubliée d’explorations lointaines sont tour à tour spectaculaires et fragmentaires : ce sont parfois de petits morceaux de bijoux ou de vases en bronze trouvés dans les dépôts du Languedoc, de la Sicile et de la Grèce, difficiles à identifier. Le visiteur comprendra comment procèdent les archéologues pour faire parler ces vestiges parfois insignifiants au premier regard en les confrontant à des objets entiers pour les identifier.

Le dispositif scénographique laisse une grande place à des reconstitutions de scènes de vie traitées à la manière de bande-dessinées, ainsi qu’à une technologie nouvelle de frises animées totalement inédites afin que petits et grands puisse entrer dans ce récit qui allie archéologie, mythologie et histoire. Un catalogue de 400 pages a été édité et, en parallèle avec l’exposition, un programme d’activités en lien avec ses thématiques et ses grandes problématiques a été mis en place : conférences, animations culturelles, ateliers pédagogiques, projections, etc.

 


Prêteurs :
Le Louvre, Le Musée d’archéologie nationale, La Société archéologique de Montpellier, Service régional d’archéologie du Languedoc-Roussillon. Les Musées de Poitiers, de Vesoul, de Lons-le-Saunier, de Lodève, de Clermont-Ferrand, du Puy-en-velay, de Genève, de Gela, de Syracuse, d’Agrigente, etc.
L’exposition est coproduite avec Bibracte Etablissement Public de Coopération Culturelle et le Site archéologique Lattara - Musée Henri Prades.
 
Venir au musée->http://www.bibracte.fr
Dossier de presse du musée Henri-Prades-Lattara