Le complexe princier de Bourges : nouvelles perspectives sur la chronologie et le territoire / La plaine de la Limagne (Auvergne) : une occupation en marge des centres princiers (V-IIIè s. av. N. E.)
Laurence Augier &
Christine Mennessier

, par Jean-Michel Colas

Vendredi 5 mai 2017, à 10h, salle Celan, École normale supérieure, 45, rue d’Ulm, 75005 Paris.
Conférence dans le cadre du séminaire de Protohistoire 2016-2017


LE COMPLEXE PRINCIER DE BOURGES : NOUVELLES PERSPECTIVES SUR LA CHRONOLOGIE ET LE TERRITOIRE.

Laurence Augier (Attachée de conservation, responsable du Service d’archéologie préventive de Bourges Plus, UMR AOROC, UMR ARSCAN)
Au sein du phénomène princier hallstattien, Bourges est un cas singulier de par sa position géographique à l’extrémité ouest de la zone des Fürstensitze. Il prend place parmi les nombreuses communautés aristocratiques désormais connues dans le Centre de la France grâce aux fouilles récentes. Elles se cristallisent à l’âge du Bronze final et pendant le Premier âge du Fer autour de grands domaines agricoles. Seule l’une d’entre elles, que rien ne distingue pourtant des autres au départ, connaît un développement spectaculaire au Hallstatt D2-D3 pour devenir le complexe princier de Bourges. Les recherches récentes et la réactualisation des données de fouilles des années 1980/90 permettent aujourd’hui une restitution de la topographie initiale de Bourges. Désormais, la distinction des occupations de la fin du Hallstatt de celles de la Tène A1 ouvre de nouvelles perspectives concernant l’émergence, le développement et la disparition de l’agglomération princière. Au Hallstatt D2-D3, le territoire est aux mains d’une élite qui contrôle un réseau commercial à courte et à longue distance. Puis dans le courant de La Tène A1, une nouvelle catégorie sociale prend de l’importance : les artisans, regroupés en quartiers en périphérie de la résidence princière, produisent en série et semblent prendre part ou profiter des retombées d’échanges commerciaux. L’agglomération protohistorique devient-elle alors bipolaire et régie par deux entités rivales ou avons-nous affaire à un déplacement de l’occupation ? Entre rupture et continuité, le IVe s. a.C. est marqué par des changements sociaux et politiques. Les tombes fastueuses et les quartiers artisanaux disparaissent, alors que les habitats et les grandes aires d’ensilage se développent en milieu rural. Néanmoins, le site de Bourges est toujours fréquenté et des traditions apparues dans le courant du Ve s. a.C. persistent et se développent, comme le rite du dépôt de dépouilles humaines en silos ou la production d’une vaisselle peinte façonnée au tour lent.

LA PLAINE DE LA LIMAGNE (AUVERGNE) : UNE OCCUPATION EN MARGE DES CENTRES PRINCIERS (V-IIIè s. av. N. E.)

Christine Mennessier-Jouannet (AOROC, UMR 8546)
En Auvergne, les sites centralisateurs du pouvoir sont à ce jour mal documentés : Bègues au nord de la plaine et Gergovie au sud. En revanche, l’archéologie préventive nous a donné de connaitre plusieurs implantations de type habitat rural ouvert. Parallèlement, un programme de recherche axé sur une proposition de périodisation chronologique des divers mobiliers provenant de ces sites a posé les bases ouvrant vers une meilleure compréhension des évolutions économiques et sociales de cette région entre le Ve et le IIIe s. av. n. è. Dans un premier temps, nous exposerons la nature de ces différents marqueurs chronologiques, notamment pour la céramique. Puis, nous verrons comment la composition de ces ensembles ouvre la voie vers une meilleure connaissance des activités artisanales en milieu rural.

Séminaire de Protohistoire vendredi 5 mai 2017

Responsables : Katherine Gruel & Thierry Lejars